20120514

Rencontre Pastorale de la Santé.



    Rencontre diocésaine des Mouvements
et Services D' Eglise dans le Monde de la Santé


Jeudi 7 juin 2012, de 20 h à 22 h
   Salle 4003, Maison du Diocèse St Paul
             A la Roche Sur Yon

Thème :

Tous fragiles ? Tous dépendants ?

La dépendance n' est pas une maladie, mais le propre de l' individu.
Si on en parlait en mouvement de santé ?

 Comment accueillons-nous ce thème : "Tous fragiles ? Tous dépendants ? "
 Qu'est-ce que cela suscite chez nous ?

 Déroulement de la rencontre :

 1 ) Prière

 2 )Accueil de ce que chaque groupe a vécu cette année (en 2 mn chaque mouvement dit un ou deux points forts de l' année )

 3 ) Lecture commenté d' un article de la revue "Les cahiers Croire" N° 280 mars-avril 2012: "Ma fragilité ne m' écrase plus" P. 7 - 9 (texte ci joint)

 Partage - échange.

 Echo de la recherche vécue par le conseil diocésain de la pastorale de la santé.

  Fraternellement..

P. Jean Bondu
Simone Pluchon
P. Olivier Bousseau.

PS: Marie-jeanne Dugas: Peut-elle préparer la prière ?
   Danièle Fillatre : Accepte-t-elle de faire le compte rendu ?
   Vos préparations écrites seront appréciées par la secrétaire de la rencontre . Merci.


Maison du Diocèse _ 62 rue du Mal. Joffre - BP 249 85006 la Roche Sur Yon Cedex
Tél. : 02.51.44.15.47 - Fax : 02.51.44.91.28 - Courriel : sante@catho85.org
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Vos avis nous intéressent .... répondez à ce sujet : Message
Compte rendu
Thème : Tous fragiles ? Tous dépendants ?
Texte : « Ma fragilité ne m’écrase plus ». (Les Cahiers Croire n° 280 mars-avril 2012)
La dépendance pas uniquement de l’ordre de la santé. La santé pas toujours en rapport avec la maladie. Nous avons tous nos fragilités.
La fragilité propre de l’existence humaine
Une fragilité subie de par le handicap, de par la maladie psychique. « Je n’ai pas été aidé pour vivre avec mon handicap. Je le subis. »
Fragilité des aidants familiaux.
Nous sommes tous fragiles mais il y en a qui le sont plus que d’autres, des fragilités pas forcément handicapantes.
Nous avons besoin des autres.
La fragilité relie à aide. Le plus dur est de se reconnaître fragile. Il y a une culpabilité à être fragile d’avoir cette fragilité.
Malvoyant de naissance : je ne suis pas coupable mais j’ai une certaine pudeur à le dire.
Il est difficile d’avoir toujours à demander. La personne fragile oblige les personnes à se mettre en mouvement, à devenir plus humain.
Le fait que nous sommes des êtres finis nous sommes fragiles.
Plus je niais ma fragilité plus je niais mon humanité.
Les personnes ne maîtrisent plus leur vie.
Vivre c’est accepter que beaucoup de choses échappent à notre contrôle. C’est ce que nous  vivons avec les personnes dépressives.
Je me suis senti fragile quand je suis devenu sourd (j’avais 6 ans). Dans l’établissement ou j’étais il y avait des aveugles. J’ai voulu être comme eux, je fermais les yeux. Un professeur m’a compris et m’a aidé.
La fragilité, c’est s’accepter soi-même tel que l’on est.
Vivre avec la fragilité, ce n’est pas facile.
Les personnes en souffrance psychique connaissent très bien leur fragilité.
A partir du moment où l’on est conscient de ses fragilités, on peut affronter le monde, on apprend à se protéger ……
Les mouvements de la Pastorale de la Santé sont un havre de paix dans un monde de compétition. La maladie et le handicap font peur aux gens.
Est-ce que ce n’est pas le bien portant qui est fragile ? Nous avons peur de la différence.
A travers des personnes malades et handicapées, le fait d’avoir différentes situations nous permet de s’accepter les uns les autres. Nous apprenons à marcher au rythme des autres.
Seul on va plus vite à plusieurs on va plus loin.
Ce qui est grave, c’est de penser qu’on peut devenir soi-même fort.
Nous sommes tous dépendants les uns des autres.
Nos limites nous blessent et nous blesserons toujours.
Depuis notre plus tendre enfance on nous tire toujours vers les autres.
Le mal d’aujourd’hui, c’est de faire des personnes sans limite, mais la limite est humaine.
Dieu, en la personne de Jésus, s’est montré fragile.
On est au diapason de l’Eglise en France.
La démarche de Diaconia est une reconnaissance de nos fragilités commune pour avancer ensemble.
Prochaine rencontre le 6 Juin 2013
Quel sujet désirons-nous aborder ?
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Rencontre du 7 juin 2012
Pastorale de la Santé

EVENEMENT : Pèlerinage Foi et Lumière à l' occasion des 40 ans
26-27-28 mai,  à Ste- Anne d’Auray
Ce pèlerinage qui s' est déroulé pendant le week-end de la Pentecôte a réuni les communautés de « France- Ouest », de la Martinique et aussi une délégation de la Province Egypte Nord- Soudan.

Témoignages retour pélé: 
Nous avons vécu la fête de la Pentecôte en Bretagne avec le mouvement Foi et Lumière,
Une occasion, en compagnie de ces personnes handicapées et de leurs familles, de nous recentrer sur l’essentiel: l’ amour préférentiel de notre Dieu pour les personnes fragiles.

Quelle joie d'avoir pu vivre ces 3 jours de pélé à Ste Anne...une organisation formidable ....des attentions les uns aux autres....une équipe de la Province super!! Oui quelle chance de faire parti de Foi et Lumière..
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Prière de Foi et Lumière 
Seigneur, tu es venu sur notre terre,
pour nous révéler ton Père, notre Père,
et pour nous apprendre à nous aimer les uns les autres.
Envoie-nous l’Esprit-Saint que tu nous a promis.
Qu’il fasse de nous,
dans ce monde de guerre et de division,
des instruments de paix et d’unité.

Jésus, tu nous as appelés à te suivre
dans une communauté Foi et Lumière.
Nous voulons te dire «oui».
Nous voulons vivre une alliance d’amour
dans cette famille que tu nous as donnée,
pour partager nos souffrances et nos difficultés,
nos joies et notre espérance.
Apprends-nous à accueillir nos blessures, notre faiblesse
pour qu’en elles se déploie ta puissance.
Apprends-nous à découvrir ton visage et ta présence
en tous nos frères et sœurs, spécialement les plus faibles.
Apprends-nous à te suivre sur les chemins de l’Evangile.

Jésus, viens demeurer en nous et en nos communautés
comme tu as d’abord demeuré en Marie.
Elle fut la première à t’accueillir en elle.
Aide-nous à être toujours debout, avec elle,
au pied de la croix, proches des crucifiés de notre monde.
Aide-nous à vivre de ta Résurrection.
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La fragilité est au cœur de chacun, Nous devons essayer d' accueillir nos fragilités entre nous, et aussi nos propre fragilités ... Dans la prière de Foi et Lumière, il y a ce passage : Apprends-nous à accueillir nos blessures, notre faiblesse pour qu’en elles se déploie Ta puissance. C' est dans toutes nos fragilités que Dieu nous rejoint .
C' est dans les fragilités de notre société, de notre Eglises, de nos Eglises la prière de Foi et Lumière souligne: Dans ce monde de guerre et de division, c' est grâce à ces fragilités, que l' Esprit Saint fera de nous, des instruments de paix et d’unité.

Un passage de Maurice Zundel sur la fragilité de Dieu
Je crois à cette Vie d'un Autre en moi,
je crois au risque infini de Dieu,
je crois à la tragédie éternelle de l'amour crucifié,
je crois à la fragilité de Dieu parce que
s'il n'y a rien de plus fort que l'amour,
il n'y a rien de plus fragile.                                       Maurice Zundel




Sources : 
http://www.lesedc-ra.org/libre-expression/58-la-fragilite-textes-et-reflexions  
La fragilité, un souci de vérité  (Jean Vanier « La communauté, lieu du pardon et de la fête »)
Accepter nos faiblesses et celles des autres est le contraire de la mièvrerie. Ce n’est pas une acceptation fataliste, sans espérance. C’est essentiellement un souci de vérité pour ne pas être dans l’illusion et pouvoir croire à partir de ce qu’on est  et non de ce qu’on voudrait être, ou de ce que d’autres voudraient qu’on soit. Ce n’est que quand on est conscient de ce qu’on est et de ce que sont les autres, avec nos richesses et nos faiblesses, de l’appel de Dieu et de la vie qu’il nous donne, que nous pouvons construire quelque chose ensemble. La puissance de la vie doit jaillir de la réalité de ce que nous sommes.

La Fragilité : Textes et réflexions
Par Philippe Mouy, Conseiller spirituel de Grenoble 1 et ancien vicaire général du diocèse de Grenoble.

1. La fragilité, une bénédiction
Nous ne pouvons pas vraiment avancer sur le chemin spirituel si nous n’avons pas fait l’expérience de la fragilité. Notre fragilité est paradoxalement une « bénédiction ». « C’est lorsque je suis faible que je suis fort » dit St Paul. Chaque année, les arbres perdent leurs feuilles. Celles-ci naissent, flamboient puis tombent, meurent et pourrissent. Nous avons à nous réconcilier avec l’idée que, nous aussi, nous sommes des feuilles caduques. Notre société moderne cache la mort. Alors que se savoir mortel est sans aucun doute l’idée la plus salutaire et la plus féconde. Prendre chaque jour conscience de notre caducité, c’est se laisser entraîner à choisir une vie sensée, c’est approcher notre secrète éternité.

2. Heureuse fragilité ! (billet de PM à RCF le 14 mai 2010)
 Fragile, l’Eglise avec ses prêtres pédophiles.
Fragile, la Grèce avec sa banqueroute.
Fragiles, nos élus avec leur goût du pouvoir parfois plus que du service.
Fragile, la terre avec ses tsunamis et ses tremblements.
Fragile, l’être humain, qui croit pouvoir ne compter que sur ses propres forces.

La fragilité : tel est le grand mystère de la vie humaine auquel chacun s’affronte un jour ou l’autre, plus souvent qu’il ne pense s’y attendre. S’il n’en prend pas l’intelligence pour bien la situer, il se casse les dents.
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Déclin ou fragilité (Albert Donval, La Croix, 8-1-2004)
Qui se reconnaît fragile connaît la saveur du présent. Non qu’à ses yeux il soit idéal, mais c’est le présent. On ne saurait le laisser filer entre ses doigts sans qu’il ne donne toute sa saveur de vie possible. Invitation à accueillir ce qui vient comme cela vient, à faire le tri entre l’accessoire, le dérisoire et l’essentiel, à apprécier les petites choses de la vie qui la font bonne, un geste d’amour, un travail accompli, une crise traversée, une fraternité partagée. Cela suppose que l’on arrête de sonner à tout moment le tocsin du déclin. La fragilité est une chance. Y compris pour les Eglises et les communautés chrétiennes. Une chance offerte de savourer de nouvelle manière un repas eucharistique, de partager une page d’évangile, d’inventer d’autres chemins de rencontre avec les jeunes générations. Une chance offerte à la liberté créatrice.

Dieu fragile ?
Peut-on dire de Dieu lui-même qu’il est fragile ? Comment l’amour ne pourrait-il pas être fragile, dépendant de l’amour ? Il faut casser l’image que nous avons d’un Dieu « jupitérien », omnipotent. En s’incarnat en Jésus-Christ, Dieu lui-même a choisi la fragilité. Dieu est venu habiter notre humanité. Et il l’a fait jusqu’à la mort la plus abjecte. Une mauvaise conception de la toute-puissance de Dieu fait des ravages : Dieu pourrait empêcher le cancer, le tremblement de terre et il ne le fait pas. Depuis l’incarnation, nous savons que le seul lieu où Dieu se tient, c’est sous le tremblement de terre avec l’enfant qui agonise, c’est dans la sueur du lit d’hôpital, dans les lieux où l’humanité est crucifiée. Dieu n’est pas « au-dessus » mais « au plus bas » de l’humanité.

Les Béatitudes
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 5, 1-12)
Quand Jésus vit la foule qui le suivait, il gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent.
Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire. Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux !
Heureux les doux :  ils obtiendront la terre promise !
Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés !
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés !
Heureux les miséricordieux : ils obtiendront miséricorde !
Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu !
Heureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu !
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux !
Heureux serez-vous si l'on vous insulte, si l'on vous persécute et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux !
C'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés. »

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« Fragilités interdites ? Plaidoyer pour un droit à la fragilité ».
C’était le thème du colloque par l’Institut de sciences et théologie des religions de Toulouse et l’Arche en France.

« Heureux les fêlés, car ils laissent passer la lumière »

Jean Vanier affirma à son tour, avec conviction, que de la fragilité jaillit la lumière, la beauté, l’appel pour une relation qui guérit et transforme. Alors que beaucoup se demandent si la faiblesse ne sera pas un poids pour la société, le fondateur de l’Arche propose de changer de regard, car l’enjeu est la relation qui relève l’autre, lui rend sa dignité, signifie sa valeur.

La traversée de la fragilité

Lytta Basset a réagi : ” Je n’ai pas envie d’être fragile”, Mais entendons-nous sur les mots : ne pas confondre fragilité et vulnérabilité. Quand on aime, on s’ouvre à une blessure, à en être affecté. Dieu lui-même, en aimant, devient vulnérable.
La théologienne protestante préfère parler de fragilisation, cette expérience si commune aux humains, bien que vécue inégalement. Elle sait de quoi elle parle, évoquant la mort de son fils qui l’a précipitée dans une extrême fragilisation. Processus de traversée souvent indicible, mais qui a pour effet de nous rendre finalement lucides et de créer en nous un espace de solidarité avec l’humanité.

Les chantiers de la fragilité

Ce colloque nous a éclairés pour mieux découvrir, sans dolorisme ni exaltation, dans le désir d’une approche humble, la fécondité d’une fragilité reconnue et accompagnée. Les chantiers de la fragilité sont devant nous : dans le dialogue interreligieux, l’éducation, le monde du travail, de la santé, dans les Églises, l’engagement social. Mais, sans attendre, chacun a pu repartir avec ce projet

Osons offrir notre personne fragile à l’autre, à tous les autres, pour que jaillisse la lumière et que de nos relations survienne l’unité et l’humanité belle et bonne que nous voulons construire.


J'aime une Église où s'entende la parole du plus petit : c'est à lui que le Christ s'est identifié. Albert Rouet


Le Dieu tout-puissant serait-il donc vulnérable ?       Bernard Ugeux
Vulnérable, mais pas faible, car il est puissant. Dieu est vulnérable dans le sens où il se laisse toucher par le cri du pauvre. C'est lui qui demande à ses disciples de conduire auprès de lui l'aveugle Bartimée, que tous rabrouent et cherchent à faire taire (Mc 10,46-52). Et toute sa vie n'a été que cela : se préoccuper des plus fragiles. Noël n'est-elle pas d'ailleurs la fête de la fragilité, où Dieu se révèle vulnérable en partageant en tout notre condition humaine, jusqu'à revêtir celle d'un tout petit enfant ?

Pensons encore aux personnes malades ou handicapées : qui, à Lourdes ou ailleurs, n’a jamais vu le visage rayonnant d’un malade ? qui n’a jamais croisé une personne handicapée heureuse ? L’homme met ses rêves dans la beauté, la force, le pouvoir économique ou politique ; mais Dieu peut-il trouver sa place lorsque le cœur de l’homme est plein de lui-même ? N’est-ce pas plutôt chez les pauvres et les faibles qu’il peut déployer toute sa tendresse ? Il ne faut pas pour autant croire que Dieu recherche la faiblesse de l’homme ; ce qu’il recherche, c’est son bonheur, mais ce bonheur ne peut se trouver que dans l’essentiel de nos vies. La fragilité n’est pas un lieu que Dieu aime pour ce qu’il est ; il l’aime parce que c’est le lieu où il peut se révéler. En ce lieu, il vient mettre sa force de vie, il invite au passage, à la pâque : passage de la mort (la stérilité de nos fragilités) à la vie (la fécondité de sa force).
Voilà qui nous donne de Dieu une image peut-être différente de celle que nous avons habituellement : « L’attitude du Christ vis-à-vis des plus démunis et des exclus, et ce que lui-même nous a révélé de son Père à travers son expérience de la fragilité, nous renvoient à un Dieu qui ne s’est pas comporté de façon toute-puissante. […] Le Dieu que nous a révélé Jésus-Christ ne se présente pas comme un Dieu qui serait au-dessus de l’humanité, souverain et dominateur, mais comme un Père » (Bernard Ugeux, p. 34 et 65).


 Les larmes, la prière et la vie
Dans un très beau livre Traité des larmes. Fragilité de Dieu, fragilité de l’âme , Catherine Chalier rapporte que Rabbi Eléazar, dans le Talmud, affirmait que depuis la destruction du Temple, les portes de la prière ont été fermées, mais celles des larmes sont restées ouvertes. Elles ouvrent encore un chemin vers Dieu à l'heure où tous les autres se ferment car, comme le dit le prophète Isaïe (63, 9) : « dans toutes leurs souffrances, Il a souffert avec eux »

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Diocèse de Versailles
L'ATTENTION AUX PLUS FRAGILES AU COEUR DE LA PRÉOCCUPATION DES PAROISSES

Quelques échos de l'intervention de Philippe de Lachapelle sur le thème :« Comment passer de la générosité à la communion ? »,
La rencontre avec une personne marquée par le handicap, quel qu’il soit, est une rencontre qui transforme, une expérience fondatrice pour la vie, car elle nous révèle que la seule richesse qui compte, c’est l’autre ; que l’homme est fait pour la communion, une relation d’amour gratuit, à laquelle le Christ nous a appelé : nous aimer comme lui-même nous a aimés.
Dans notre société zéro défaut, nous enfouissons nos fragilités et ne les acceptons pas. Or, les personnes fragiles nous posent la question « est-ce que tu m’aimes comme je suis ? ».  Cela nous renvoie au besoin essentiel de chacun d’entre nous : être aimé tel que nous sommes au-delà de nos succès, nos relations, notre efficacité. Pas si facile !
L’expérience de la fragilité nous plonge au cœur du mystère chrétien de la Croix et de la résurrection : consentir à la fragilité de Dieu et faire l’expérience de la rencontre de Dieu au cœur de nos fragilités. Comme dit Saint Paul « c’est quand je suis faible que je suis fort ». Les personnes avec handicap vivent souvent une grande intimité avec le Christ, notamment dans l’Eucharistie ! Elles sont souvent nos maîtres dans la Foi.
Jésus a vécu toute sa vie avec des hommes et femmes blessés, pauvres ; il a pris des repas avec eux,  les a remis « debout », les a réintégrés à la communauté dont ils étaient exclues. Suivre le Christ, c’est donner la première place dans l’Eglise à ces personnes. Pas seulement par charité mais parce que, les accueillir au « festin », c’est une promesse de bonheur. Les pauvres évangélisent nos communautés et nos paroisses.
On peut avoir peur de la différence, de la fragilité, mais on n’a pas le droit de se laisser guider par la peur.
Notre société a besoin des personnes handicapées car elles nous permettent de sortir de la logique de compétition (épuisante et angoissante !) pour entrer dans la logique du corps où tous les membres sont nécessaires et où même  « les membres du corps qui sont tenus pour plus faibles sont nécessaires »  (1Co12,22). Elles « ré humanisent » notre société, nous aident à passer de l’efficacité à la fécondité ! Elles nous aident à passer de l’autonomie à l’indépendance.

« Notre société a besoin de vous. Vous contribuez à édifier la civilisation de l’amour. Votre présence suscite en nos cœurs souvent endurcis une tendresse qui nous ouvre au Salut » Benoît XVI

Quelques témoignages de participants
"Ce témoignage nous encourage à nous laisser évangéliser en profondeur par les personnes les plus fragiles de notre société, de nos paroisses,  à témoigner à notre tour qu’il « reste de la place » pour elles dans notre Eglise, à inventer avec audace des « festins » afin que la maison du Seigneur soit remplie. "

"Avec le témoignage de l'OCH, j'ai constaté que nos amis handicapés ont toujours une vérité qui nous manque."

"J'avais justement dîné la veille dans un restaurant de théâtre tenu par une association qui fait travailler des handicapés. Le serveur était un handicapé en fauteuil roulant et sa façon d'être et sa gentillesse influait manifestement sur l'atmosphère générale."

"Ceux qui sont pauvres et vulnérables sont Présence de Dieu. La pédagogie de Jésus : sa tendresse et le respect de leur dignité, me touche."

"Je retiens de cette journée une invitation pressante à l'accueil et à la communion fraternelle, à donner la première place aux plus fragiles de nos frères et sœurs, à l'image du Christ qui nous a donné l'exemple par ses gestes et ses paroles.

"Je retiens une invitation à vivre ensemble, à partager ensemble, à cheminer ensemble."

"Aussi bien Philippe de Lachapelle qu'Alain Havet ont su transmettre combien l'attention aux plus pauvres est primordiale et source de bonheur..."
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